Proposition prébudgétaire

Août 2011

Soumise au :

Comité permanent des finances de la Chambre des communes

Présenté par :

La Société canadienne de science de laboratoire médical


Mémoire présenté par la Société canadienne de science de laboratoire médical

dans le cadre des consultations fédérales prébudgétaires 2011

Résumé

La Société canadienne de science de laboratoire médical (SCSLM) est l’organisme national de certification et l’association professionnelle des technologistes de laboratoire médical et des adjoints de laboratoire médical. Incorporée en 1937 sous le nom de l’Association canadienne des technologistes de laboratoire, la société compte plus de 14 000 membres au Canada et ailleurs dans le monde. En tant que groupe, les professionnels de laboratoire médical constituent la troisième profession de soins de santé en importance au Canada.

Les technologistes de laboratoire médical (TLM) ont réalisé les tests utilisés par les médecins pour évaluer et prendre des décisions éclairées à l’égard la santé de leurs patients et de leur traitement, si nécessaire, et aidé ainsi à faire progresser davantage la recherche médicale. Ils constituent un maillon crucial entre les médecins et les tests de laboratoire qui sont requis, puisque près 85 % des décisions prises par les médecins sont basées sur les résultats de ces tests. Récemment, un certain nombre de commissions et d’enquêtes ont axé leur attention sur le rôle déterminant que peuvent jouer les professionnels de laboratoire médical sur la sécurité des patients.

Dans ce contexte et dans le cadre des consultations prébudgétaires du Comité des finances, la SCSLM remercie le gouvernement du Canada de lui donner la possibilité de présenter les recommandations suivantes :

Recommandations sur le budget 2011 :

  1. Dans le cadre de l’engagement du gouvernement du Canada de lutter contre la pénurie de professionnels de la santé dans les collectivités rurales et éloignées, et de veiller à ce que le système de santé canadien ne soit pas compromis, la SCSLM recommande que l’annulation des prêts d’études canadiens soit aussi accordée aux technologistes de laboratoire médical.
  2. L’augmentation effrénée des frais de scolarité fait en sorte que les étudiants des programmes de science de laboratoire médical doivent contracter des dettes importantes. La SCSLM recommande que le gouvernement du Canada procède à un allègement de la dette et offre des bourses de scolarité aux étudiants qui s’inscrivent à un programme de science de laboratoire médicale, de façon à couvrir la totalité des coûts du programme.
  3. Pour soutenir la venue de technologistes de laboratoire médical formés à l’étranger, le gouvernement du Canada devrait établir et maintenir au moins un programme de transition à un coût limité, voire nul. Cela aiderait à résoudre les problèmes de ressources dans le domaine de la santé et permettrait d’établir un traitement équitable pour les professionnels qui arrivent au Canada avec l'espoir de trouver un emploi dans leur profession.

Au sujet de la SCSLS

La Société canadienne de science de laboratoire médical (SCSLM) est l’organisme national de certification et l’association professionnelle des technologistes de laboratoire médical et des adjoints de laboratoire médical. Incorporée en 1937 sous le nom de l’Association canadienne des technologistes de laboratoire, la société compte plus de 14 000 membres au Canada et ailleurs dans le monde. En tant que groupe, les professionnels de laboratoire médical constituent la troisième profession de soins de santé en importance au Canada.

Pénurie de technologistes de laboratoire médical à l’échelle nationale

Le Canada connaît actuellement une pénurie de technologistes de laboratoire médical à l’échelle nationale. Notre organisation prévoit que la moitié des TLM du Canada seront admissibles à la retraite d’ici 2016.

Depuis 1998, la SCSLM cherche à éveiller l'attention des décideurs sur le fait que le nombre de places dans les programmes d'enseignement en techniques de laboratoire médical n'est pas suffisant pour produire assez de nouveaux diplômés pour remplacer les technologues qui quittent la population active. Le bassin national de main-d’œuvre ne suffit tout simplement pas.

Depuis 2000, les gouvernements ont pris des mesures formidables pour s'attaquer aux pénuries de main-d’œuvre en créant de nouveaux programmes d'enseignement en techniques de laboratoire médical et en augmentant la capacité des programmes existants. La collecte de données pour la base de données des ressources humaines des technologistes de laboratoire médical de l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) est terminée et fournira une solide base pour la planification des ressources humaines de l’élément offre, mais l’ICIS ne collecte pas les données de l’élément demande.

Il s’agit de progrès positifs; toutefois, nous estimons une pénurie de 100 places par année. Des mesures positives devront être adoptées pour aider à lutter contre cette pénurie.

Technologistes de laboratoire médical dans les zones rurales

Comme nous l’avons constaté durant la dernière campagne électorale, il est clair que la santé est apparue comme une priorité absolue pour les Canadiens. En fait, un sondage d’opinion effectué auprès du public et publié pendant la campagne électorale a montré que les soins de santé demeurent la principale préoccupation des électeurs canadiens.

Le manque d’aide financière permettant de motiver des diplômés en technologie de laboratoire médical à exercer leur profession dans des zones rurales demeure l’une des principales préoccupations dans la profession. Il était encourageant de constater dans le dernier énoncé budgétaire que le gouvernement du Canada restait déterminé à renforcer les soins de santé dans les communautés rurales et éloignées du pays.

Le budget énonce que pour mieux lutter contre la pénurie de professionnels de la santé dans ces collectivités, le gouvernement du Canada renonçerait à une partie du remboursement de prêts des nouveaux médecins de famille (à hauteur de 8 000 $ par année, à concurrence de 40 000 $) et du personnel infirmier (à hauteur de 4 000 $ par année, à concurrence de 20 000 $) allant exercer dans les collectivités mal desservies en milieu rural ou éloigné.

Le système de santé canadien ne repose pas uniquement sur les médecins et le personnel infirmier. Les professionnels de laboratoire médical jouent un rôle important dans le maintien de la santé des Canadiens. Ils travaillent dans de nombreux établissements, y compris des hôpitaux, des laboratoires privés, des universités, des installations de recherche, des laboratoires de santé publique et des cliniques vétérinaires. Que ce soit une analyse sanguine, un prélèvement de gorge ou une biopsie, les tests effectués par les professionnels de laboratoire médical fournissent des renseignements cruciaux sur la santé d'une personne. Les médecins dépendent des résultats des analyses de laboratoire pour poser un diagnostic, traiter une maladie et contrôler les conditions de santé des patients. En effet, jusqu’à 85 % des décisions des médecins sont basées sur les résultats d'analyses de laboratoire médical.

L'incompréhension du rôle clé joué par les professionnels de laboratoire médical dans la prestation de soins de santé de qualité aux Canadiens crée une absence d'orientation et d'investissement permettant de relever les défis importants au niveau des ressources humaines de la santé reliés à la profession.

Pour maximiser l’incidence de cet engagement relatif aux soins de santé dans les collectivités rurales et faire en sorte que le système de santé canadien ne soit pas compromis, il est absolument vital que les professionnels de laboratoire médical soient considérés comme une composante clé du système de santé et de veiller à ce qu’un allègement de la dette contractée par les étudiants de la profession soit accordé aux technologistes de laboratoire médical.

L’intégration de professionnels de laboratoire médical formés à l'étranger

L’intégration à la main-d’oeuvre canadienne de professionnels formés à l’étranger représente un défi considérable pour toutes les professions, y compris celle de la technologie de laboratoire médical. La SCSLM a promis d’assurer une évaluation objective et efficace de leurs titres de compétence tout en veillant à sauvegarder l’intégrité du système national de certification.

La SCSLM reconnaît et félicite le gouvernement du Canada pour la poursuite de ses efforts sur ce front; cependant, il faudrait beaucoup plus.

La pratique de la science de laboratoire médical varie d’un pays à l’autre. C’est pourquoi le Canada exige que tous les professionnels satisfassent à des normes rigoureuses pour pouvoir exercer leur profession, en faisant passer la sécurité des patients avant tout. Il est impératif de mettre en place un système accessible, abordable et fiable pour permettre à ces gens de suivre une formation supplémentaire et de mettre en pratique leurs connaissances dans le contexte canadien.

En 1999, le Conseil de la certification nationale a approuvé un nouveau processus en vue d'établir l'admissibilité des technologues de laboratoire médical (TLM) formés à l'étranger aux examens de certification de la SCSLM. Le processus, appelé reconnaissance des acquis, comporte trois étapes. Une fois les trois étapes passées avec succès, le demandeur est autorisé à passer l'examen de certification écrit de la SCSLM.

Moins de la moitié de tous les auteurs de demandes de certification comme TLM sont considérés admissibles aux examens de certification de la SCSLM. Il est encore plus inquiétant de voir que le taux de réussite des professionnels diplômés à l'étranger qui passent cet examen est sensiblement inférieur à celui des diplômés des programmes de formation canadiens accrédités.

Une étude pilote de recherche réalisée en 2004 a montré que les demandeurs formés à l'étranger qui ont suivi un programme de transition avaient un taux de réussite comparable à celui des diplômés des programmes de formation canadiens accrédités.

Dans l’un de ses plus récents rapports intitulé « Les programmes de transition à l’intention des technologistes de laboratoire médical formés à l’étranger : une analyse de rentabilisation », la SCSLM a conclu que les programmes de transition permettaient aux TLM formés à l’étranger d’obtenir plus rapidement la certification canadienne, en diminuant leur fardeau financier, et qu’ils accéléraient leur intégration dans des laboratoires canadiens. Voilà qui confirme que les TLM formés à l’étranger contribuent à l’économie canadienne beaucoup plus rapidement lorsqu’ils bénéficient de l’appui d’un programme de transition.

Le dernier budget prévoit plusieurs engagements concernant la certification et l’éducation internationale. Ainsi, il est proposé de faire en sorte que tous les frais d’examen professionnel donnent droit à des allègements d’impôt et de consacrer 10 millions de dollars sur deux ans pour élaborer et mettre une œuvre une stratégie internationale en matière d’éducation.

En outre, le gouvernement du Canada a souligné qu’il demeurait déterminé à aider les travailleurs formés à l’étranger à acquitter les frais de scolarité et les autres dépenses de formation associés à la reconnaissance des titres de compétence.

Ces mesures vont dans la bonne direction, mais il est vital d’investir davantage et de façon durable.

L’augmentation effrénée des frais de scolarité fait en sorte que les étudiants des programmes de science de laboratoire médical doivent contracter des dettes importantes. Le gouvernement du Canada devrait accorder un allègement de la dette et offrir des bourses de scolarité pour les étudiants qui s’inscrivent aux programmes de science de laboratoire médicale, de façon à couvrir la totalité des coûts du programme.

Le gouvernement du Canada doit aussi jouer un rôle majeur pour soutenir les TLM formés à l’étranger en établissant un programme de transition qui aiderait à résoudre les problèmes de ressources dans le domaine de la santé et permettrait d’établir un traitement équitable pour les professionnels qui arrivent au Canada avec l’espoir de trouver un emploi dans leur profession. Investir dans l’intégration des professionnels formés à l’étranger permettra de créer davantage d’emplois et contribuera à stimuler l’économie nationale.

Recommandations

Dans ce contexte et dans le cadre des consultations prébudgétaires du Comité des finances, la SCSLM remercie le gouvernement du Canada de lui donner la possibilité de présenter les recommandations suivantes :

Recommandations sur le budget 2011 :

  1. Dans le cadre de l’engagement du gouvernement du Canada de lutter contre la pénurie de professionnels de la santé dans les collectivités rurales et éloignées, et de veiller à ce que le système de santé canadien ne soit pas compromis, la SCSLM recommande que l’annulation des prêts d’études canadiens
  2. L’augmentation effrénée des frais de scolarité fait en sorte que les étudiants des programmes de science de laboratoire médical doivent contracter des dettes importantes. La SCSLM recommande que le gouvernement du Canada procède à un allègement de la dette et offre des bourses de scolarité aux étudiants qui s’inscrivent aux programmes de science de laboratoire médicale, de façon à
  3. Pour soutenir la venue de technologistes de laboratoire médical formés à l’étranger, le gouvernement du Canada devrait établir et maintenir au moins un programme de transition à un coût limité, voire nul. Cela aiderait à résoudre les problèmes de ressources dans le domaine de la santé et permettrait d’établir un traitement équitable pour les professionnels qui arrivent au Canada avec l’espoir de trouver un emploi dans leur profession.